A ROSENDAEL OU BIEN CHEZ FRICOTEAU !!!

A ROSENDAEL, CHEZ FRICOTEAU, A LA FRITURE... 
Les endroits de détente  seconde partie du XIXéme siècle.
Le Jardin des roses ; ses nombreux établissements au milieu d'une végétation, d'une verdure on peut dire phénoménales, puisque ce sont autant de conquêtes sur ces dunes de sable, ouvrage de la mer. 
Là, sans parler des mille guinguettes qui se partagent les ménages hors d'âge ou insensibles à la danse, et où la bière et la pipe sont un bonheur toujours nouveau, distinguons les trois principaux établissements recherchés dès la belle saison et insuffisants à ce moment pour contenir la foule qui s'y porte. 
C'est d'abord : 
Le jardin royal, délicieux jardin, les fondateurs de cet établissement avaient bien pensé dans leur création, il y avait les éléments du plus ravissant établissement. Un immense jardin, quant à la longueur du moins, et suffisant de largeur, précédé d'une grande construction avec salle de danse pour les mauvais temps, précédée elle-même d'une espèce de premier jardin d'entrée. Dans ce grand jardin, des tables et des façons de  bosquets de mille côtés, une énorme pelouse circulaire à l'extrémité, et sur le devant, près des bâtiments, une rotonde spacieuse  seulement éclairée de mauvais quinquets à la mode de nos pères, tandis que le reste est dans l'obscurité ; quinquets que le vent force de visiter et de rallumer à chaque instant, leur lumière permettant tout au plus de reconnaître les personnes que l'on cherche ou que l'on a accompagnées.
 Le Jardin royal. Eh bien ! il est, hanté, encombré par une foule immense qui s'y amuse plus, et plus énergiquement qu'on ne le fait au Jardin d'Hiver, et au Ranelagh
Et cette foule ne serait pas plus heureuse si ce jardin étalait le luxe et les lumières de Mabille ou du Château rouge. Cinquante centimes, voilà le prix modeste d'une entrée de cavalier, encore quarante centimes sur ce prix sont à consommer;   
Habituellement la société quitte et doit quitter les divers établissements extra-muros à dix heures, les portes de la ville se fermant à dix heures et demie, usage ridicule dont Calais a su depuis longtemps s'affranchir ; mais en temps de Ducasse, ville ouverte à toute heure, par privilège et permission des autorités. 
Indépendamment de la société qui danse ici, il y a les sociétés qui ne dansent pas mais que recrée, pour les dames et pour les enfants, la vue du plaisir des autres. 
L'orchestre est bon, très-bon, surtout à cette époque, et suffisamment nombreux. Après et au-dessous du Jardin royal on trouve plus loin dans le même Rosendael, un établissement avec jardin appelé le Retour de la Pêche ; une société plus bruyante  en hommes, plus de grisettes en femmes, musique plus simple enfin, voilà la différence, mais une joie très expansive, quelquefois même un peu frappante. 
Plus loin encore, le Grand Salon, un cran de moins en hiérarchie, mais dans tous aussi, plaisir, joie, bonheur. De ces deux établissements peu d'habitués reviennent bien droit en ville, beaucoup même n'y reviennent que plus tard. Et tout cela, mon cher ami, commencé le dimanche, se renouvelle le Lundi, puis le Mardi, le Mercredi, le Jeudi enfin, pour reprendre le Dimanche ; après  cette ville, momentanément si bruyante, reprend son calme, ses habitants si mouvants retournent à leur travail, les belles reparaissent à leurs magasins, boutiques ou marchés ; les toilettes aussi vont dormir. Plus la ville a fait de bruit, de mouvements, d'apprêts, de dépenses avant et pendant la Ducasse, plus elle rentre dans le repos et l'engourdissement. Il semble qu'elle a trop fait et trop vite, et qu'elle n'en puisse mais, après la folie la raison, Dunkerque sommeille, Dunkerque se meurt, Dunkerque est morte. 
Autres endroits ou l’on pouvait se restaurer et s’amuser :
- le restaurant de la Friture, auprès de l'établissement des Bains, duquel restaurant dépend une huîtrière
- l'autre, beaucoup plus modeste, surtout par les prix, situé à la porte de la ville sur la route de Furnes, non loin du cimetière, on l'appelait  Fricoteau.
 - La Chaloupe nationale était incomparablement inférieure aux deux restaurants ci-dessus, mais les prix en sont encore plus modiques,
Les deux restaurants de la Friture et Fricoteau sont extra-muros, c'est en parties de plaisir que l'on y va manger ; à la Friture pour ses huîtres, son poisson, son gibier de terre ou d'eau ; chez Fricoteau pour certains ragoûts particuliers ; le premier des deux s'adresse au citadin ou au voyageur aisé ; l'autre à tous indifféremment, et plus particulièrement aux hommes dont le gousset n'est pas très  garni.  
  La Friture (avec parcs à huîtres) est voisin de l'estacade la promenade à la mode, et des Bains de mer très-fréquentés dans la saison. 
Cet établissement n'est pas somptueux, il est fort simple au contraire; son aspect est celui d'une taverne anglaise, mais d'une taverne propre et tout-à-fait avenante. 
Il faut également citer  le Coq blanc à Rosendaël.

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