FORT-MARDYCK LA VIE DES EPOUSES: SARCLEUSES

  L’épouse du pêcheur communément appelée : matelote   pratique la pêche à pied.  

Celle-ci est à tour de rôle :

La mer ne suffit pas à nourrir ses enfants. Tandis que les hommes vont à la pêche soit à Islande, soit dans les mers du Nord ou bien encore à la côte, il faut que la femme gagne pour attendre le salaire du retour ou pour augmenter la maigre part que donnera la fin de la semaine. Et puis, il y a les jours de mauvais temps où le bateau n'a pu sortir. Il y a la grande famille, car si les matelotes travaillent, elles méritent bien aussi de la patrie en repeuplant   le Nord de la France.

Aussi le gain du matelot diminuant, la matelote va chercher dans les champs les ressources que la mer ne lui donne plus. 

De grandes bandes de femmes, filles, enfants  penchés sur le sol arrachent les mauvaises herbes que le terrain sablonneux accueille si facilement, ou bien séparent les betteraves trop serrées. 

 La journée de la sarcleuse est bien remplie. Vêtue à peu près comme une vérotière, quelques-unes portant une manne de pêcheuse de crevettes sur le dos, le pâlot remplacé par une braquette en sautoir, ces femmes quittent la maison le matin vers cinq heures et demie, s'il faut aller au loin,  parfois, à six heures, si le travail n'est pas éloigné. Elles s'en vont tricotant, causant, chantant et à sept heures elles seront à l'ouvrage. Au milieu de la journée vers midi, le paysan apporte la soupe. Alors on se groupe autour des mannes amoncelées à l'entrée du champ et sur lesquelles on a laissé le paquet de tartines et les vêtements qu'on n'utilise que pour la route, et on prend le repas. De la soupe aux légumes et des tartines : voilà tout.  Vers six heures du soir remettant sur le dos la manne qui est chargée de la fourrée pour les lapins, tricotant, causant ou chantant, la sarcleuse reprend le chemin, du logis où elle n'arrivera que bien tard.

Le métier de sarcleuse commence au mois de Mars et peut durer tant qu'il y a du travail dans les champs.

II se pratique de diverses façons. Ou bien le paysan fait clinquer   par le garde-champêtre du pays qu'il demande des sarcleuses et les femmes vont se louer directement à lui, ou bien, et c'est le cas le plus fréquent, des entrepreneurs de sarclage louent les femmes et constituent des bandes qu'ils dirigeront sur les fermes du voisinage, proportionnant le nombre des ouvrières à l'importance du travail.  . 

Mais quel que soit son genre de travail, la matelote garde le même genre de vie. La sobriété est la même et sa nourriture principale est alors composée de tartines et de soupe ou de légumes. En effet, soixante-quinze à quatre-vingts bateaux s'en allant dans la mer du Nord en Avril chaque année, la pêche d'Islande prélevant un fort contingent d'équipages parmi nos matelots, il ne reste pour la pêche côtière que bien peu de bateaux et le poisson est assez rare pour que, le prix en devenant très élevé, on ne puisse pour ainsi dire plus en manger chez les marins.

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